Pourquoi voyager ?

Réflexion philosophique sur l'essence du voyage.

12/9/20254 min read

Définir le voyage

Le verbe « voyager » est synonyme de liberté, car même si la liberté absolue n'existe point, nous avons le pouvoir de voter pour un monde plus libre. Un univers dans lequel nous n'avons que peu de brides, mais surtout où nous sommes capitaine sur notre propre navire. Un endroit où nous pouvons être nous-mêmes, mieux encore : être accepté, respecté et aimé pour notre singularité.

La liberté première est mentale, un esprit fermé ou conditionné par la peur est l'esclave des autres. Nous avons une fenêtre sur le monde entier, alors pourquoi diable se limiter à un collectif qui nie notre originalité ? Pourtant, il suffirait de l'escalader dangereusement pour renaître. La seconde liberté, me direz-vous, est financière. Or, l'aspect financier n'est pas une réelle problématique quand l'on se suffit de peu. Le vrai problème demeure dans nos besoins dits secondaires. La deuxième liberté est celle du corps : être en bonne santé et avoir une condition physique suffisante sont des facteurs indispensables pour entreprendre un long voyage, même intérieur.

Ainsi, le voyage permet d'atteindre un sentiment de liberté essentiel à notre épanouissement personnel. L'être-humain n'est pas du bétail ou un produit marchand, il ne peut se contempler dans un cadre où il se sent emprisonner. Certes, nous sommes tous prisonnier d'une certaine manière, au sens propre ou figuré d'ailleurs, en revanche le vagabond a l'avantage de ne pas se sentir « emprisonné ». L'aventurier défie les carcans de la société, marchant vers une destination encore inconnue. Prisonnier, mais pas emprisonné.

En bref, l'autonomie qu'incombe le voyage apporte une sensation de liberté extraordinaire et inexplicable.

Un sentiment de liberté

À mon sens, le voyage n'est pas une finalité en soi, mais un moyen de s'accomplir. Lorsque quelqu'un part à l'autre bout du monde, en général, il porte des aspirations au-delà des beaux paysages ou des cocktails bus sur une plage paradisiaque. Partir loin et sortir volontairement de sa zone de confort n'est pas un acte anodin, tel un chercheur, l'exploration du monde est un pas vers la connaissance de soi.

Le voyage est une intention, une démarche intrinsèquement liée à notre compréhension. L'envie de comprendre le monde qui nous entoure afin de mieux l'interpréter, auquel cas, cela ne semble pas être un voyage, mais plutôt de belles vacances.

Un monde sans frontière

Pour ma part, le voyage a redéfini ma vision du monde. J'aime particulièrement la différence qui fait, à l'échelle d'un groupe humain influent, un peuple par définition.

La diversité permet de collaborer, rallier la force des uns avec celle des autres, parfois même des forces antagonistes, avec pour objectif de rendre le monde meilleur. Du moins, je perçois la disparité comme telle, source d'enrichissement par laquelle chacun apprend et se sert des aptitudes de l'autre pour avancer. L'histoire démontre clairement la nécessité de combiner les civilisations, qui à elles seules, ne peuvent subsister. Il en va de même à titre individuel où sans nos semblables, nous ne serions strictement rien.

Ainsi, la complémentarité est un facteur majeur de l'évolution, et de la progression par extension. La couleur du monde serait profondément fade si elle était unicolore.

Naturellement, je suis pour le partage, la solidarité et l'entraide, à condition de respecter les droits de tous. Autrement, un rapport conflictuel paraît inévitable. La différence ne figure pas, selon moi, être une cause de division. Entre membres de la même famille, les individus sont capables de se déchirer. Cela prouve bien que ce n'est pas une multitude de visages qui engendre l'animosité, mais bien les idées revendiquées. Pour ma part, je me suis senti plus proche de la famille Khol, rencontré lors mon road-trip au Sénégal, que de mon propre peuple, malgré l'opposition en apparence.

Je m'assimile à une entité, non pas parce-que celle-ci me ressemble, mais pour la simple raison que nous composons avec des valeurs humaines équivalentes et compatibles. J'apprécie le fait que tout le monde soit différent, n'étant pas adepte du conformisme dans lequel la civilisation devrait être pareille. Je suis pour que chaque individu (ou peuple) préserve son identité, indépendamment, pourvu qu'il converge vers une ligne directrice philanthrope et universelle.

Pour en revenir au voyage, j'aspire à découvrir de nouveaux lieux, de tendres inconnus ou encore d'autres usages du mien, me mélanger donc, fait partie du jeu. Pour autant, je m'inspire sans toutefois ne jamais imiter. Je refuse de changer ma nature pour faire plaisir à mon hôte, le but étant de s'entendre malgré tous les contrastes, et non de les effacer par domination culturelle, notamment.

Le voyage est-il accessible à tous ?

Évidemment.

Ma définition du voyage ne s'attarde pas sur la distance, ainsi les indices sont propres à l'individu. L'essence du voyage, même si j'englobe le principe de partir loin de chez soi vers une destination inconnue, s'explique par la recherche.

Quiconque respire et marche est capable de vagabonder, auquel cas, soit une telle façon de voyager ne l'intéresse pas soit la personne se réconforte derrière des excuses. Le principal est de donner un sens à sa mission : se donner des objectifs, s'ouvrir aux autres, se surpasser constamment, se poser les bonnes questions, curieusement, grandir, partager.

Pour ceux qui ont un maigre budget, ayez au moins l'audace et le courage qui s'en suit.